Des choix stratégiques pour contourner les limites naturelles
Face aux défis inhérents au climat wallon, les producteurs de vin n’ont eu de cesse d’innover. Certains choix viticoles et agronomiques clés expliquent aujourd’hui le succès croissant des vignobles de la région.
1. L’orientation des parcelles
En Wallonie, où le soleil reste une denrée précieuse, l’emplacement des vignes est crucial. Les viticulteurs privilégient souvent :
- Des coteaux exposés au sud ou au sud-est, maximisant l’ensoleillement et minimisant les risques de gel.
- Des sols bien drainés (notamment calcaires ou schisteux) afin de réduire les effets de la pluviométrie abondante.
Des exemples concrets incluent les vignobles du Pays de Herve ou de la vallée de la Meuse, où ces microclimats favorables sont mis à profit pour des productions de haute qualité.
2. La sélection des cépages
En Wallonie, le choix des cépages s’est souvent porté sur ceux qui présentent une résistance naturelle aux maladies et une capacité à mûrir malgré des étés modérément chauds. Parmi les plus cultivés, on trouve :
- Le chardonnay : Cépage blanc emblématique, il brille notamment dans la production de vins effervescents selon la méthode traditionnelle.
- Le pinot noir : Idéal pour les vins rouges légers et élégants, ou comme base des effervescents.
- Des hybrides comme le régent ou le solaris : Ils combinent rusticité et résistance naturelle au mildiou, réduisant ainsi la dépendance aux traitements phytosanitaires.
3. L’effervescence comme fer de lance
Il serait impossible de ne pas mentionner la spécialisation progressive de nombreux vignobles wallons dans la production de vins effervescents. Ce style de vinifier correspond parfaitement aux caractéristiques climatiques locales : les cépages précoces et les raisins à maturité modérée (avec une bonne acidité) donnent des résultats superbes dans les crémants et autres effervescents. À titre d’exemple, les crémants de Villers-la-Vigne ou du Domaine Septem Triones ont su séduire les amateurs comme les professionnels.